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Confrérie des 10001 pages

31 mai 2015

Cindy Van Wilder, Les Héritiers, Les Outrepasseurs, tome 1

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Vous pensiez tout connaître de l’univers des fées. Vous les voyiez, peut-être, comme des créatures bienveillantes pour les hommes, à l’image des trois fées marraines de la Belle au Bois Dormant ? En pénétrant dans l’imaginaire de Cindy Van Wilder, vous risquez d’avoir un choc. L’envers du décor est tout autre et la réalité n’est pas aussi merveilleuse que Walt Disney a bien voulu nous le faire croire pendant notre enfance.

Dans ce premier tome des Outrepasseurs, nous voici plongés dans la vie du jeune Peter. Au demeurant, c’est un adolescent londonien sans histoires dont la seule ambition est de devenir un joueur de football professionnel. Enfin jusqu’à ce qu’à ce que le jeune homme se fasse attaquer dans son propre jardin par deux monstrueux molosses, sortis de nulle-part. Acculé au fond du terrain, alors que Peter croit vivre ses derniers instants, quelle ne fut pas sa surprise de voir apparaître un renard qui met ses agresseurs en fuite. Plus effarant encore lorsqu’il voit l’animal se transformer et prendre les traits de sa mère. Lui qui pensait passer une soirée tranquille ne va pas être déçu du voyage car la nuit s’annonce d’ores et déjà très longue.

Surtout que sa mère l’entraîne à sa suite sans vraiment lui donner d’explications claires quant à sa métamorphose, ou encore aux raisons d’une si étrange attaque. Propulsé dans une demeure inconnue au milieu d’étrangers, Peter a toutes les raisons d’être sur la défensive et même effrayé. Quelles sont les révélations qui l’attendent ? Qui sont toutes ces personnes qui l’entourent ? Et surtout que peut bien être un Outrepasseur ?

Les Outrepasseurs, c’est une porte sur une fantasyurbaine fascinante qui entremêle au récit des bribes de contes, de légendes et de mythes. Cindy Van Wilder nous offre ainsi un univers aussi enchanteur qu’inquiétant. En effet, elle a choisi de redonner vie aux contes merveilleux, sans pour autant omettre leur côté terrifiant. Car les fées peuvent se montrer aussi viles, avides, corrompues, démoniaques que peuvent l’être les humains. Dès les premières lignes de ce cycle, on est captivé par cette fantasy qui rompt avec les codes traditionnels de ce genre. Ici, il ne sera donc pas question de vampires, ou de sorcières. Lorsque l’on débute la lecture de ce cycle, on retrouve le côté ensorcelant de Faërie de Raymond E. Feist tout en restant une œuvre de fantasy originale et incontournable. Ce premier tome Les Héritiersa été pour moi, il faut bien le dire, une découverte fortuite mais quel coup de cœur !

Jessica

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24 mai 2015

Nalini Singh, La compagne de l’Archange, Chasseuse de vampires, tome 3

la compagne de l'archange

Depuis quelques temps, le monde est secoué par une succession de séismes, de catastrophes naturelles inexplicables. De plus, une série d’assassinats effroyables sont commis par des vampires comme si ces derniers étaient pris de soif de sang. Or, il n’en est rien, ils perdent juste le contrôle. Aucune créature surnaturelle n’est épargnée, même pas l’archange de New-York. En effet, lorsque Raphael devient à son tour sujet aux comportements violents et incontrôlables, Elena sait que les choses ne tournent pas rond et que de grands dangers viennent menacer l’équilibre de son monde. N’est-ce pas là, les signes du réveil d’un archange endormi ? Autrement dit, ces cataclysmes et cette violence seraient le fruit de décharges de pouvoir d’un archange assoupi qui tenterait de contrôler le monde dans sa demi-conscience ? Une démonstration de sa puissance qui apparaît comme une mise en garde de l’avenir funeste. Et si cet archange était la propre mère de Raphaël ? Les choses pourraient bien se compliquer. Car cette dernière s’est endormie l'esprit complètement aliéné. Or, au réveil, sa folie risque encore d’être présente. Alors pour Raphael, la situation pourrait bien devenir inconfortable et douloureuse. Mais sera-t-il capable de prendre les décisions nécessaires ?

Dans cette lutte pour rétablir l’ordre et la sécurité, Raphael sera épaulé par ses sept qui forment sa garde rapprochée, mais aussi et surtout par son affiliée, sa chasseuse-née, son âme-sœur même, la belle Elena. Sans elle, plus rien n’est possible et ensemble ils sont plus forts que tout. Encore une aventure qui nous prouve que l’amour reste le plus puissant des pouvoirs.

Avec sa plume, Nalini Singh réveille nos sens dans des scènes diablement sensuelles et excite notre curiosité lorsque l’action atteint son paroxysme. Encore un roman qui ouvre l’appétit de… lire !

Jessica

17 mai 2015

Marie de Quatrebarbes, La Vie moins une Minute

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Et si, au lieu de pavés, on s'intéressait à ces petits livres que l'on peut dévorer en moins d'une heure ? Et pourquoi pas un recueil de poésie ? Celui que je viens de découvrir fait partie de ces petites merveilles que l'on risque de ne pas oublier de sitôt.
Le troisième ouvrage de Marie de Quatrebarbes, La Vie moins une Minute, déringardise un genre littéraire par les thèmes comme par le langage utilisé. Trois parties composent ce recueil : "Ça caille les belettes", "Looping" et "Sinon violette". Il est question dans ces textes en prose de la vie dans ce qu'elle a de plus fragile et de plus vivifiante : "C'est beau parce que c'est déchirant / c'est peu parce que c'est déchirant", comme on peut le lire.
Des personnages historiques (le Marquis de Sade) ou de contes de fée ("Bonjour Barbe bleue, comment vous dire ?") sont appelés à la rescousse pour parler des peurs enfantines qui nous paralysent comme de la rencontre de l'amour, d'un homme, la création d'un couple dans ce qu'il a de plus fragile et de plus éphémère : "L'amour n'est pas une transaction / on ne fait pas monter les enchères".
Dans la partie intitulée "Ça caille les belettes", les fulgurances oniriques percutent de plein fouet ces petites choses quotidiennes : la vie de tous les jours, le ménage, les magasins, l'enfance blessée, les questions a priori simples qui nous taraudent tous ("Comment faire pour vivre le moment présent ?... / Comment faire pour vivre sans l'amour de sa vie ? / Comment faire pour vivre ?..."), des questions répétées ad nauseam dans les revues féminines et que l'auteur recycle avec un mélange d'ironie et d'amertume.
Marie de Quatrebarbes est dans la fragilité permanente dans "Looping", une partie où l'enfance est omniprésente, construite et déconstruite par bribes, à coup de sensations, de souvenirs, d'images, de fulgurances surréalistes, sans oublier un langage d'une grande liberté : anglicismes, jurons, phrases suspendues ("My name is sheat and you suck / toutes les saveurs sont bonnes à prendre / toutes les saveurs du restaurant italien / vraiment que du bon" ou "Putain de merde / ça décapite cette histoire de bisous-bisous"). La vie est au bout de ce voyage intérieur et littéraire, comme le montre le dernier texte de cette partie : "Dans la cuisine, les poils courts / il passe tout seul l'aspirateur / est-ce que tu porteras mon nom ?").
Dans la troisième partie, "Sinon violette", il est toujours question de vie, bien sûr, mais aussi d'amour et de sexe ("Le monde est sexe si j'avais su") . Mais ici, pas de mièvrerie comme la poésie peut souvent nous en offrir. L'auteure nous parle de souvenirs, de peurs enfantines (encore), de Ph neutres (sic), de sensations ("Elle, allongée sur la baquette arrière / en nage"), mais aussi de ces corps mis à contribution : "Tout se rassemble autour du membre / ça s'étire hors de moi comme un filet de bave / foutre un peu délétère...").
Dans ce recueil, c'est un voyage au bout de la vie que nous offre Marie de Quatrebarbes, une jeune auteure au talent exceptionnel et qui n'a pas fini de faire parler d'elle. C'était bien ? C'était bon, on s'est régalé, merci.

Marie de Quatrebarbes, La Vie moins une Minute, éd. LansKine, 2014

Bruno

17 mai 2015

Gao Wenqian, Zhou Enlai, L'Ombre de Mao

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Dans l'histoire de la Chine moderne, Zhou Enlai occupe une place à part. Sa carrière de révolutionnaire puis d'homme d'État (il a été premier ministre de 1949 à sa mort en 1976) est indissociable de Mao Zedong, dont il fut à la fois à la fois l'allié et l'adversaire.
Gao Wenqian, historien et dissident chinois, offre une biographie passionnante qui aide à comprendre la longévité et aussi la postérité d'une figure emblématique qui a indubitablement changé le cours de son pays. Cet essai bien documenté (l'auteur a eu accès aux archives du parti communiste chinois) décrit les premières années d'un jeune révolutionnaire marxiste (né en 1898), promis rapidement aux plus hautes destinées de son pays et de son parti. Le livre passe (trop) rapidement sur les guerres civiles mettant aux prises Nationalistes de Tchang Kaï-chek et communistes pour s'intéresser surtout aux premières décennies de la Chine communiste, à partir de 1949.
Il convient sans doute de s'arrêter sur le titre de ce livre. Zhou Enlai, L'Ombre de Mao est une traduction très critiquable de la version originale, Zhou Enlai The Last Perfect Revolutionary : voir dans celui qui fut à l'origine de la visite de Richard Nixon en Chine un pantin aux ordres d'un dictateur obnubilé jusqu'à la folie par la révolution communiste serait oublier que Zhou Enlai, loin d'être un complice aveugle du Grand Timonier, a su louvoyer habilement pour échapper à toutes les purges du parti communistes : un exploit ! Mieux, ses talents politiques, son sens tactique et ses qualités de diplomate ont su le rendre indispensable au point de n'avoir jamais été délogé de son poste de premier ministre.
Cela ne dédouane pas Zhou d'erreurs et aussi de complicités, alors qu'à partir de 1966 la Chine est plongée dans la folie de la Révolution Culturelle, attisée par Jiang Qing, l'épouse de Mao, et la fameuse "Bande des Quatre". Trois hommes politiques personnifient les luttes politiques sanglantes de cette période : Liu Shaoqi, Président chinois de 1959 à 1968 et adversaire sérieux du Grand Timonier, qui n'échappera pas à la purge au sein du parti communiste ; Lin Biao, le dauphin désigné de Mao avant que ce dernier ne décide de l'éliminer et ne provoque indirectement sa fuite – et sa mort – en avion (1971) ; et Deng Xiaoping, le brillant maoïste des débuts, devenu paria en pleine Révolution culturelle puis revenu en grâce au plus sommet de l'État, grâce notamment à la protection de Zhou Enlai. L’essai s’arrête longuement sur les luttes intestines autour de ces trois hommes, qui se sont soldées, pour les deux premiers en tout cas, par des fins tragiques. À chaque fois, Zhou Enlai était aux premières loges de ces guerres politiques.
Ce dernier, homme complexe, cultivé, posé, intelligent et imprégné de culture confucéenne, a navigué avec habileté dans un pays troublé, alors que Mao manipulait anciens compagnons d'armes, maréchaux devenus héros nationaux, militants gauchistes illuminés, ministres et politiques sceptiques ou tentés par une modernisation de leur pays. Cette modernisation que beaucoup jugeaient inéluctables, Zhou Enlai la guida d'ailleurs discrètement avant que Deng Xiaping ne la mette en application avec vigueur à partir du milieu des années 70.
Gao Wenqian ne cache pas la face sombre du personnage : obsédé par l'idée de "vieillir avec grâce", le premier ministre chinois (devenu si populaire qu'après son décès de millions de Chinois lui rendirent spontanément hommage – au grand dam de Mao) a accompagné le Grand Timonier dans la sanglante Révolution culturelle, une guerre civile qui ne porte pas ce nom. La responsabilité de Zhou est évidente mais aussi complexe et sujette à débats : certains ont pu dire que sans lui, cette Révolution culturelle aurait été plus sanglante mais aussi moins longue.
Finalement, le triomphe de Zhou Enlai peut se lire dans les dernières années de sa vie : la visite du Président Nixon en Chine tout d'abord, qui sort la Chine de son isolement. Mais aussi son dernier combat politique contre Mao qui, jusqu'au bout, a cherché à déstabiliser et à "purger" son allié et adversaire, si différent de lui ! Mao ne survivra d'ailleurs pas longtemps à celui dont il ne pouvait se passer et qui gérait habilement le pays : les deux hommes disparaissent en 1976, à huit mois d'écart.
Gao Wenqian résume ainsi la carrière de celui qui verra sa vision triompher après sa mort et avec l'accession de Deng Xiaoping au sommet de l'État chinois : "Pendant de longues années, Zhou, en disciple docile de Mao Zedong, n’avait jamais voulu manifester la moindre opposition. En ce sens, il collabora à la mise en place d’un régime totalitaire dont il devint l’une des victimes. Pourtant, du point de vue de l’héritage historique, son action l’a emportée sur celle de Mao." Cet héritage n’est ni plus ni moins que la Chine d’aujourd’hui.

Gao Wenqian, Zhou Enlai, L'Ombre de Mao, éd. Perrin, 2010

Bruno

17 mai 2015

Delphine de Malherbe, dessins de Isild Le Besco, Vie érotique

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La littérature érotique, genre longtemps méprisé, sinon interdit et vendu sous le manteau, est aujourd'hui mis sous les feux de projecteur, à la faveur de quelques best-sellers, dont Cinquante Nuances de Grey.
C'est d'un autre livre que je vais vous entretenir, Vie érotique, écrite par Delphine de Malherbe et illustrée par Isild Le Besco, actrice, scénariste, romancière et peintre.
L'histoire ? Celle d'une rencontre entre une jeune femme, surnommée Vénus, danseuse et et d'un homme, Éros, un voisin. Ils s'observent par la fenêtre plusieurs jours et se séduisent à distance. Au bout d'un moment, ils décident de se rencontrer. Éros – le lecteur va apprendre qu'il se nomme Philippe, qu'il est avocat, qu'il est marié et a des enfants – la convie dans son atelier et lui demande de danser pour elle (chapitre "Lover dose").
Je ne suis pas le premier à affirmer que l'apport des femmes dans la littérature érotique a permis de souffler un vent frais sur ce genre. Plutôt que la crudité, les pulsions et la pornographie, les auteures préfèrent l'audace, les fantasmes et la liberté. La liberté est d'ailleurs le maître-mot de ce court roman : celle des corps, de nos désirs comme de nos choix de vie.
L'apport de Vie érotique réside aussi dans les illustrations d'Isild Le Besco. Des dessins, parfois de simples esquisses, croquant des corps en mouvements, souvent sans visage. Textes et illustrations viennent s'appuyer et se répondre les uns aux autres, indissociables et magiques.

Delphine de Malherbe, dessins de Isild Le Besco, Vie érotique, éd. Robert Laffont, 175 p.

Bruno

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17 mai 2015

Grégoire Delacourt, La première Chose qu'on regarde

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Que feriez-vous si Scarlett Johannsson débarquait un soir chez vous, épuisée, et vous demandait une aide pour disparaître quelques jours, loin des caméras, des journalistes et des sollicitations de toutes sortes ? Voilà le point de départ de ce roman de Grégoire Delacourt, La première Chose qu'on regarde.
Cette drôle d'aventure cueille à froid Arthur Dreyfuss, modeste garagiste célibataire, plutôt beau garçon (un "Ryan Gosling, mais en mieux"), installé dans un village de la Somme. La célèbre actrice de Lost in Translation, Vicky Cristina Barcelona ou Lucy frappe à la porte de sa maison alors qu'il regarde un épisode des Soprano, dans une tenue improbable ("marcel blanc et caleçon Schtroumpf").
Contre toute attente, notre héros prend sous son aile la star hollywoodienne, visiblement en état de burnout, et entreprend avec elle un chemin vers une reconstruction. Car La première Chose qu'on regarde peut se lire comme un roman initiatique. Il y est question de blessures d'enfance des deux personnages principaux (qui vont rapidement finir par se dévoiler, dans tous les sens du terme) et de désillusions de l'existence. La rencontre improbable de deux êtres que, a priori, tout éloigne, va, au fil des pages, les transformer et les rendre acteurs de leur propre destin.
Grégoire Delacourt se fait également le portraitiste naturaliste de notre société, des petites gens ou de la culture populaire. De vrais tranches de vie rythment cette histoire qui se termine par un dénouement surprenant, poignant et d'un réalisme cru comme rarement on a pu l'écrire.
Un grand petit livre.

Grégoire Delacourt, La première Chose qu'on regarde, éd. Livre de poche, 217 p.

Bruno

17 mai 2015

Cécile Guillot, Le chant de la Lune, Fille d’Hécate, tome 3

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Après bien des recherches, Maëlys a enfin retrouvé la trace de sa mère légitime. C’est donc avec une grande appréhension qu’elle se rend, accompagné de son petit ami Alexandre, dans les Ardennes à la découverte de ses origines.

Sur place, des surprises de taille l’attendent. Déjà ce n’est pas sa mère qu’elle rencontre mais sa grand-mère. Horrible déception, sa mère est décédée deux ans plutôt. Elle laisse derrière elle un mari et une fille. Un coup de massue pour la jeune fille. Le côté positif est qu’elle se découvre une petite sœur. Pas facile à digérer pour aucune des deux jeunes filles, d’ailleurs. Ensuite, notre jeune sorcière doit faire face à de terribles révélations. Ainsi, le secret autour de sa naissance et les raisons de son abandon s’éclaircissent. Pire encore, une malédiction pèse sur sa famille, enfin plus exactement sur les sorcières de sa lignée. La déesse Arduinna a été dépouillée de son arc et de son carquois la privant par la même occasion de ses pouvoirs. Or, ce mauvais coup du sort condamne toutes les sorcières de sa filiation. De ce fait, c’est à Maëlys que revient le rôle de récupérer les artéfacts égarés afin de lever cette malédiction. Un sacré défi. Secondée dans sa quête par ses soeurs sorcières et son petit copain, la jeune femme tient le destin d’une longue lignée de magiciennes entre ses mains. Quelle lourde responsabilité ! Surtout que des imprévus, des contretemps ne seront pas sans se mettre au travers de son chemin.

Avec Le chant de la Lune, Cécile Guillot conclut sa trilogie de fantasy urbaine avec une belle éloquence. Elle nous offre une jolie incursion en terre ardennaise où déesses, nymphes et autres follets se côtoient. Un ultime voyage mystique au cœur d’une nature luxuriante. Cécile a choisi de plonger ses lecteurs au milieu des contes et légendes de la région et redonne vie à la déesse Arduinna, parfois apparentée à la déesse chasseresse romaine Diane. Là-bas, elle est la déesse de la chasse et des bois, protectrice de la forêt d’Ardenne. Cette immense forêt regorge donc de lieux de cultes comme l’illustrent les pérégrinations de nos quatre sorcières dans le roman. Son plus célèbre sanctuaire est sans aucun doute le mont Saint-Walfroy que l’auteure évoque d’ailleurs dans son livre.

Au fil des trois volets, Cécile a parfaitement soigné son intrigue tout en conservant du mystère à son histoire. Une fin de trilogie qui répond aux attentes des lecteurs, elle va bien au bout de son récit. Seulement, il faut attendre les dernières lignes du roman pour tout connaître de notre attachante sorcière. Un cycle court mais au charme puissant !

Jessica

10 mai 2015

Céline Landressie, Trois Epines, Rose Morte, tome 2

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Près de deux siècles se sont écoulés depuis que Rose est entrée dans le quotidien très mystérieux du magnifique comte de Janlys. 1789, signe les prémices de changements pour l’Europe. La révolte gronde. Les mécontentements populaires éclatent ici et là. En fait, le monde est sur le point de changer. Il en va de même au sein de la société secrète dans laquelle évoluent Artus de Janlys et ses proches. L’ombre de celui que l’on nomme l’érudit plane. En sus, d’autres périls voient le jour. Certains vassaux d’Artus remettent en question sa place de régent. L’Héritier est menacé et pour débusquer les félons, il rappelle auprès de lui son infante, lady Rose, comtesse de Greer. Ainsi, Rose revient de Saint-Pétersbourg, après dix années de bannissement. Amère et ne digérant pas son éloignement, elle va longtemps battre froid son mentor. D’autant plus, que ce dernier est toujours aussi secret avec elle, ne révélant que par parcimonie, les projets qu’il a en tête. Cependant, la menace est si grande qu’il faudra à la jeune comtesse mettre de côté toutes ses acrimonies pour faire front avec les siens devant les dangers qui se profilent à l’horizon.

Alors que le premier tome de cette saga s’attachait aux pas de notre jeune et insouciante Lady, qui découvrait avec ses yeux d’ingénue, le terrible monde de son amant et apprenait à s’adapter à sa nouvelle condition, le second tome, lui, s’axe davantage sur la complexité de cet univers parallèle et fantasmagorique.

Céline Landressie dévoile certains mystères de ce milieu ésotérique dont ses personnages sont les héros. De ce fait, on en apprend davantage sur les cinq puissantes maisons qui gouvernent à l’insu de tous.  Ils exercent leurs pouvoirs sur d’immenses territoires. Se distinguent donc la maison Kojiin, Pa-Nek, Oström, Lamie et Arimath. Cette dernière étant celle à laquelle Janlys et sa lignée appartiennent. Chaque maison possède ses propres caractéristiques avec des us et coutumes spécifiques, et étaient jusque-là de fervents ennemis. Néanmoins avec l’entrée en scène de l’érudit, ils vont devoir changer leurs positions et s’adapter afin de mieux se protéger. Des alliances vont se nouer et de nouvelles inimitiés vont naître.

Trois Epines, c’est l’occasion pour l’auteure d’esquisser les origines de l’existence de ces êtres exceptionnels. Ce livre apparaît comme une introduction à la compréhension d’un monde aussi merveilleux, effrayant qu’inouï.

A un rythme soutenu, Céline Landressie nous entraîne dans son univers aussi sombre qu’excitant. Encore une belle fresque historique égayée d’une touche de romanesque et de mystère tout à fait palpitant que nous offre ce très beau cycle de Rose Morte

Jessica

10 mai 2015

George R.R. Martin, Le Trône de Fer, L’intégrale 4

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Pour ce quatrième volume, G.R.R. Martin a choisi de se concentrer sur une poignée de personnages, plutôt que sur la totalité de ses héros habituels. Un procédé qui lui permet de conter avec moult détails leurs aventures, tout en allégeant la taille de son roman.

Ainsi ici, il est déjà question des Fer-nés que l’on connait finalement peu, juste ce que Theon Greyjoy nous a laissé entrevoir. Leur souverain Balon Greyjoy vient de disparaître laissant vacant le trône de Grès. Or, sa succession s’annonce difficile et conflictuelle car l’absence de Théon, l’héritier légitime, chacun des Greyjoy devient un successeur potentiel. D’ailleurs, les nombreuses escarmouches qu’ils mènent, mettent un frein certain à la conquête du Nord.

Du côté du trône de fer, Tommen a endossé la couronne après la mort de son frère. Mais trop jeune, c’est à Cersei et à son conseil restreint d’assurer la régence. Pour conserver l’alliance avec les Tyrell de Hautjardin, elle accepte bon gré mal gré que Margaery s’unisse à son fils même s’il est encore trop jeune pour consommer le mariage. D’autre part, une mésentente s’installe progressivement entre les jumeaux Lannister, et Cersei envoie son frère reconquérir Vivesaigues, toujours tenu par ser Brynden Tully (l‘oncle de Catelyn Stark). Parallèlement  elle met tout en œuvre pour discréditer celle que l’on surnomme la petite reine, Margaery Tyrell Baratheon mais les choses pourraient ne pas tourner en sa faveur.

Les filles Stark, elles, ont suivi des chemins différents. Arya s’est enfui à Braavos où elle tente de survivre. Et Sansa, devenue Alayne vit sous la protection de Petyr Baelish.

Quant à Samwel Tarly, après avoir œuvré pour que Jon Snow devienne le lord Commandant de la Garde de Nuit, il est chargé par ce dernier de protéger Aemon Targaryen lors de son ultime voyage vers Villevieille pour rejoindre les archimestres.

Par conséquent, cette foi-ci l’auteur a volontairement choisi de mettre l’accent sur des personnages plutôt secondaires. Cela nous permet de découvrir d’autres destins, et de survoler d’autres lieux comme Dorne et les cités libres. Car il ne faut pas oublier que l’univers inventé par Martin ne se résume pas qu’à Westeros. Il est vaste et complexe. G.R.R. Martin aligne ses pions en nous dévoilant de nouvelles intrigues et en révélant ainsi de nouvelles facettes de son œuvre monumentale.

Bien entendu, le choix de faire l’impasse sur certains personnages, c’est aussi nous faire mijoter dans notre jus. Car qui n’a pas envie à ce stade de l’aventure, de savoir ce qu’il est advenu de Tyrion Lannister, ou encore de tout connaître de la vie de Jon Snow dans ses nouvelles fonctions ? On en trépigne tous d’impatience, seulement il faut attendre le prochain intégrale pour être informé, enfin espérons-le. 

Jessica

10 mai 2015

George R.R. Martin, Le Trône de Fer, L’intégrale 3

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L’arrivée de Tywin Lannister et de son armée a définitivement mis en déroute Stannis Baratheon et ses partisans. Port-Réal a donc retrouvé la paix. Mais avec le vieux Lannister, les vents vont tourner, les choses vont changer.

Premièrement, Tyrion est démis de ses fonctions de Main du roi, surtout qu’il a été grièvement blessé lors de la bataille de la Néra. Son état, il le doit à une énième trahison de sa sœur. Ensuite, il n’est plus question que Joffrey s’unisse à Sansa. Il serait malséant qu’un roi épouse une « traitresse », non ? Ainsi, c’est à Margaery Tyrell qu’il est promis. Margaery qui n’est autre que l’ex-épouse de son défunt oncle, Renly. Enfin, Tywin mûrit l’idée de remarier ses enfants : Tyrion et Cersei car il n’y a pas que sur le champ de bataille que l’on gagne la guerre. Des unions qui ne seront pas sans faire d’éclats.

Ce troisième intégrale que nous offre G.R.R. Martin est juste monumental. Néanmoins, un tel récit n’est pas sans connaître quelques longueurs. Elles se manifestent notamment à travers les lentes pérégrinations de certains personnages. C’est le cas d’Arya qui n’en finit pas de rejoindre sa mère et son frère à Vivesaigues car elle est faite prisonnière un nombre incalculable de fois. Celui aussi de Jaime, qui, libéré par Catelyn Stark essaye de rallier tant bien que mal Port-Réal. Ou encore de Daenerys qui suit sa lente conquête des villes au-delà du royaume de Westeros afin de grossir son armée.

En fait, il faut attendre les trois-quarts du livre pour que des évènements marquants se produisent. G.R.R. Martin a choisi délibérément de prendre son temps pour raconter les aventures de ses héros. Les rouages de l’intrigue se mettent progressivement en place. Il nous laisse toute la latitude de nous immerger dans son univers, et de nous imprégner de ses aventuriers. Peut-être pour mieux nous les arracher plus tard au moment où l’on y sera le plus attaché ? Qui sait ? Ainsi, lorsque surviennent les temps forts de l’action, on en reste tout simplement interloqué. Car si vous pensez connaître l’avenir des Stark, des Lannister, ou des Baratheon, vous vous leurrez. G.R.R. Martin est passé maître dans l’art de ménager son suspense et au final de ce troisième intégrale, il est évident qu’il nous réserve encore quelques belles surprises à venir. 

Jessica

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